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L’adaptation en crèche : les premiers jalons du trio parent-enfant-professionnel

Publié le : 27/08/2020

Aussi appelée « familiarisation » ou « accueil progressif », la période d’adaptation est la première étape-clé dans l’accueil du jeune enfant. Se créent à ce moment-là les premiers liens entre l’enfant, les professionnels et les parents. C’est pour tous une période de changements, de découvertes, de doutes, d’ajustements et de mise en confiance. Quelques pistes de réflexion pour mieux comprendre la place de chacun.

L’adaptation, une période de transition

Selon les structures, elle peut durer une semaine, deux semaines, ou sans limite de temps, être nommée période d’adaptation, de familiarisation ou d’accueil progressif. Quelles que soient les modalités choisies par les équipes, ce temps est réfléchi et organisé avec les familles. Car ce n’est pas aux parents de s’adapter à la crèche, c’est aux professionnels de faire en sorte que les familles prennent progressivement leurs marques en tout confiance. Une période transitoire où s’harmonisent les ressentis et les attentes de chacun.

Habitudes, souplesse, organisation, langage

Du côté des professionnels, la période d’adaptation est d’abord une question d’habitudes… Chaque année, ils doivent s’habituer à ne plus voir les enfants de l’année passée qui sont partis et s’habituer aux nouveaux. Une transition qui peut s’avérer difficile au début, mais qui souvent devient plus aisée avec l’expérience. En effet au fur et à mesure, les professionnels ne se retrouvent plus face à des inconnus, mais à des enfants qui ressemblent à ceux qu’ils ont connus auparavant.

La rentrée en crèche demande aussi aux professionnels une certaine souplesse psychique car ils doivent s’adapter à plusieurs familles en même temps ! Et tâcher d’accorder autant d’attention et d’importance à chacune. Pour rassurer les parents, les professionnels doivent donc retenir le maximum de détails sur leur enfant et leur montrer que son individualité est bien prise en compte au sein de la collectivité.

Il s’agit pour les professionnels d’anticiper la période d’adaptation en mettant en place une organisation très rigoureuse. Ainsi l’équipe de direction a tout intérêt à élaborer des plannings pour veiller à ce que l’accueillant soit disponible pour la famille au moment où elle vient, et non avec un autre enfant. Il est envisageable d’organiser plusieurs rendez-vous en même temps, afin de permettre aussi aux parents de se rencontrer. Dans l’idéal, la structure laisse le soin aux parents de lui donner ses disponibilités et établir les horaires de chaque enfant en fonction. Laisser le choix et montrer une organisation claire limite déjà un grand nombre d’angoisses, au sein des familles comme des équipes.

Enfin les professionnels doivent veiller à faire concorder leurs langages verbal et corporel. C’est d’ailleurs souvent ce dernier qui en dit le plus et que les parents « entendront » le plus. Il ne servira à rien d’essayer de les rassurer par la parole si le corps montre des signes d’anxiété ou de doutes. Les professionnels doivent donc exprimer dans leur attitude aussi bienveillance et empathie.

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Attachement, questionnement, confiance

La première séparation des parents avec leur enfant est un moment très fort pour eux car pendant plusieurs mois ils ont vécu au rythme du bébé, que ce soit pour manger, dormir, sortir…

Si certains d’entre eux ont donc besoin de téléphoner à la crèche pour prendre des nouvelles, ou même de rester dans le quartier pendant le temps d’accueil, c’est aussi pour conserver encore quelque chose de cette vie rythmée. Et pendant l’adaptation, le parent apprend à redécouvrir son enfant à travers le regard des professionnels qui l’accueillent, mais aussi par le biais des comparaisons avec les autres petits. Ces nouvelles connaissances entretiennent chez eux le lien d’attachement à leur enfant. On observe ainsi pendant cette période comment l’enfant fait naître la parentalité de l’adulte.

Souvent les parents idéalisent la vie en structure selon leurs représentations, les récits d’amis, de la famille ou encore des articles de journaux. Mais pour autant leurs premiers pas à la crèche peuvent être source d’angoisse. L’attitude de la professionnelle est alors déterminante car c’est ce premier échange qui pose les bases d’une relation de confiance.

Comme toute relation, il y a l’idée d’ouverture à l’autre. Les parents se livreront beaucoup plus facilement sur leur vécu avec l’enfant, leurs besoins, leurs doutes si leur accueillant posent des questions ouvertes. Il ne faut pas se limiter aux questions de sommeil, d’alimentation ou de soin, mais aller plus loin dans la relation de l’enfant à son environnement. C’est ce partage sur les trois premières années de sa vie qui va donner une source d’informations précieuses aux professionnels pour l’accueillir au mieux.

Partage, repères, expérimentation

Si pour les adultes, l’adaptation est un moment défini auxquels ils peuvent se préparer, il est difficile d’imaginer ce que ressent un tout-petit lorsqu’il entre à la crèche. Depuis sa naissance, il a connu une seule et unique vision du monde : celle où il en est le centre et où une attention constante lui est portée.

On sait que certains enfants auront plus de facilité à se séparer de ce cadre bien connu du foyer familial que d’autres. Ainsi, lors des premières heures ou premiers jours passés dans leur nouveau lieu d’accueil, les professionnels observent que certains enfants reviennent à des comportements « immatures » : ils vont alors avoir tendance à chercher rapidement le contact avec un adulte qui saura les écouter et les sécuriser comme aux premières heures de leur vie.

Le jeune enfant apprend donc à s’acclimater par la confiance, mais aussi par la répétition de ses expériences corporelles et intellectuelles. Par exemple, les temps de soin, de la sieste, du repas à la crèche n’existent pas pour l’enfant, jusqu’à ce qu’il les expérimente plusieurs fois. Il est important de poser des mots sur les événements et de les lui répéter afin qu’il se crée rapidement des repères. Dans les structures, les repères ne sont pas seulement les référents, mais aussi les espaces, leur aménagement, les jeux et jouets… Des découvertes que les jeunes enfants font avec plaisir, tant ils sont curieux d’observer le monde qui les entoure.

L’important est de garder à l’esprit qu’il n’y a pas de règles : chaque enfant est unique et donc chaque adaptation — familiarisation sera différente.

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Rédaction : Marie Desplumes

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